Monsieur le Président,
Beaucoup de temps s’est écoulé depuis l’adoption des Résolutions 822 et 853 par le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Mais, jusqu’à présent, il n’existe aucun signe qui laisserait entrevoir que la République d’Arménie, ou même les soi-disant « dirigeants des Arméniens du Haut-Karabagh » aient l’intention de procéder à la mise en oeuvre de la décision prise par une si prestigieuse organisation internationale.
De toute évidence, ce ne sont pas seulement les régions de Kelbedjer et d’Aghdam qui ont été occupées, brûlées et pillées, mais aussi d’autres territoires azerbaïdjanais d’où les Arméniens ne se sont pas encore retirés. L’agresseur arménien ignore d’une manière flagrante les décisions du Conseil de Sécurité de l’ONU et toutes les normes du droit international. Ils sont en train de brûler et d’occuper des villages pacifiques de la région azerbaïdjanaise de Fuzouli, et une attaque de grande envergure a été conduite contre la ville de Fuzouli, des offensives se développent en direction des régions de Djabraïl et de Goubadly. L’ennemi essaie de se saisir de la ville de Barda et d’autres territoires.
Le fait de l’agression est tellement évident qu’il n’est pas besoin d’énumérer des faits supplémentaires, et je suis certain qu’ils sont au courant des rapports adressés à vous par le représentant de l’ONU à Bakou, M. Mahmoud El –Said, qui a récemment effectué une visite à Fuzouli.
En considération de ce contexte, je vous prie de convoquer immédiatement le Conseil de Sécurité afin de prendre des mesures efficaces et définitives en regard de l’urgence et de stopper les actions de l’agresseur, de sorte à mettre fin à ce bain de sang et pour protéger les centaines de milliers civils azerbaïdjanais.
Heydar Aliyev
Président par intérim de la République d’Azerbaïdjan
Président du Soviet Suprême de la République d’Azerbaïdjan
Journal “Azerbaïdjan”, le 19 août 1993