Depuis plus de cinq ans l`Azerbaïdjan est soumis à une cruelle agression de la part de l`Arménie dont chaque jour voit s`accroître le champ de leur expansion. Le nombre des cantons de l`Azerbaïdjan qui sont désormais occupés s`élève, de même que celui des villages et des bourgs détruits ou anéantis. Les victimes de cette guerre parmi nos concitoyens se comptent par milliers, des femmes, des enfants, des vieillards. Cette guerre non déclarée a plongé des centaines de milliers de gens dans la détresse, les poussant à l`exil sur leur propre terre. Jour après jour le nombre des morts et des blessés augmente. En particulier, la pratique amorale de prise d`otages de civils paisibles se répand dans des proportions inquiétantes.
Pour ce qui est des seules données au 1er août 1993, le nombre des citoyens azerbaïdjanais retenus en captivité, pris en otage, ou disparus, s`élève à 2804 personnes. Parmi eux se trouvent 320 femmes, 71 jeunes enfants et 173 personnes âgées. Les efforts entrepris pour leur libération se sont révélés vains, ce qui témoigne de la part de l`Arménie d`un dédain des normes du droit international humanitaire et d`une violation grossière des Conventions de Genève de 1949. Il existe un grand nombre de preuves incontestables qui établissent que ces paisibles citoyens tombés en captivité sont retenus dans des conditions intolérables, qu`ils sont soumis à des humiliations physiques et morales et qu`ils sont employés à des travaux qui épuisent leurs forces.
Depuis le tout début du conflit arméno-azerbaïdjanais l`Azerbaïdjan a choisi le principe d`une résolution pacifique des problèmes posés. Une des conditions inévitables à la recherche d`une issue politique à la situation existante sera la libération des captifs civils. Affirmant son respect et son attachement à l`observation des normes communément admises et clamant sa bonne volonté, la République d`Azerbaïdjan libère, sans les moindres conditions préalables, et renvoie dans leurs familles sous les auspices du Comité International de la Croix-Rouge 29 personnes d`origine arménienne.
Attirant l`attention sur ces faits, j`exprime l`espoir que la partie arménienne suivra notre exemple et libèrera les civils azerbaïdjanais pris en otage. Nous sommes prêts à faire preuve de bonne volonté à nouveau dans l`avenir et c`est pourquoi nous pensons être en droit d`attendre une approche similaire de la part de la République d`Arménie dans ces démarches humanitaires. Je suis convaincu que cette main ouverte à la République d`Arménie dans cette importante affaire constituera la base de prémisses favorables à la recherche de voies constructives d`un règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais et qu`elle conduira au rétablissement de la stabilité dans la région. Elle fera renaître, dans l`esprit de nos peuples, la confiance dans un retour à une relation pérenne et favorisera l`avènement d`une paix longtemps attendue.
Journal «Bakinskiy rabotchiy», 28 août 1993