Dans le sillage du premier conflit ethnique arméno – azerbaïdjanais du début du XXe siècle et du nettoyage ethnique conduit par les nationalistes arméniens, une partie considérable de la population azerbaïdjanaise a été expulsée de ce qui est aujourd’hui le territoire actuel de l’Arménie. Depuis le milieu de l’année 1918, des unités armées arméniennes dirigées par Andranik ont joué un rôle décisif dans la destruction des villages musulmans de la région du Zenguezour et dans l’épuration ethnique qui y sera menée. Motivé par ses propres fins politiques, le commandement britannique n’a pas permis à Andronic d’étendre ses activités au Karabagh. Andronic avait amené avec lui 30.000 réfugiés Arméniens d’Anatolie orientale, provenant en majorité de Mus et de Bitlis. Une partie de ces Arméniens de Turquie est demeurée au Zanguezour, le reste s’étant établi en lieu et place des populations musulmanes expulsées, afin « d’homogénéiser » ethniquement la composition de la population des régions essentielles et stratégiques du nouvel Etat arménien, les arrondissements d’Irevan et Deleyez. On peut lire dans la Revue Ethnographique du Caucase, de l’Académie des Sciences de l’URSS, que « les territoires peuplés par les Azerbaïdjanais en Arménie avaient été vidés ». La politique des activistes suprémacistes du parti Dachnak était de « nettoyer le pays des étrangers, tout d’abord des musulmans ». Elle sera effectivement mise en œuvre et les populations d’origine, de religion musulmane, seront expulsées des arrondissements de Yeni Bayazit, d’Irevan, d’Etchmiadzine, et de Cherour–Deleyez ».
L’auteur de l’article ajoute:
« En 1897, le Zanguezour comptait une population totale de 137.900 personnes, réparties entre 63.600 Arméniens (46.2%), 71.200 Azerbaïdjanais (51.7%), 1.800 Kurdes (1.3%). En 1922, selon le recensement réalisé à des fins agricoles, le Zanguezour comptait 63.500 personnes, dont 56.900 (89.5%) Arméniens, 6.500 (10.2%) Azerbaïdjanais et 200 (0.3%) Russes ».
Selon l’historien américain F. Kazemzade, qui se réfère à l’historien arménien A. Boryan, dans les années 1918-1920, le parti Dachnak qui avait pris le pouvoir dans la nouvelle Arménie indépendante n’avait pas pour objectif d’assurer une bonne gouvernance à la nation, mais « d’en expulser les musulmans et de saisir leurs propriétés ». L’anéantissement des populations musulmanes établies dans les territoires antérieurement sous le contrôle de la Turquie, puis occupés par l’armée arménienne, a pris une grande échelle.
D’après le site x-uni.com, préparé par Gunduz Nasibov