L’invité du site 1905.az est Ferhad Memmedov, directeur du centre d’études stratégiques (SAM)
– Ferhad Memmedov, vous dirigez le Centre depuis 2002. Durant ces années, quelles mesures le SAM a-t-il pris pour porter à la connaissance de la communauté internationale les réalités sur le génocide commis par les Arméniens contre les Azerbaïdjanais, sur l’expulsion des Azerbaïdjanais de leur foyer natal, sur l’agression de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan ?
– Il y a 6 ans, le Centre d’études stratégiques auprès du Président de la République d’Azerbaïdjan a commencé à fonctionner. Etant le seul centre d’études pendant ces 6 ans, le SAM a formé des professionnels et a dégagé les axes de la politique intérieure et extérieure de l’Etat ainsi que les priorités exigées par les objectifs de sa stratégie économique.
Bien sûr, l’un des principaux thèmes d’études du Centre est le conflit arméno –azerbaïdjanais dans le Haut-Karabagh. Nos activités à cet égard couvrent quatre domaines. Le premier domaine s’intéresse au règlement du conflit dans le cadre du droit international. Nos experts sont sérieusement engagés dans l’expertise des actes du droit international, des documents relatifs aux mêmes questions, pour élaborer des recommandations juridiques adéquates, et s’attachent à l’examen scientifique de ces questions. Ils publient des livres et des revues dans diverses langues. Parallèlement, nous avons des relations intensives avec nos partenaires étrangers et nous diffusons des livres sur le conflit dans le cadre de nos coopérations scientifiques. Il convient de noter qu’un nouveau recueil a été publié et diffusé afin de fournir une base de données pour les spécialistes locaux et étrangers. Ce recueil consigne les documents adoptés par les organisations internationales sur le conflit arméno –azerbaïdjanais du Haut-Karabagh.
Le deuxième domaine de nos activités est l’assistance que le SAM apporte aux initiatives de recherches afin de les soutenir. L’une de nos intentions essentielles est d’apporter un soutien réel à la communauté azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh et d’assurer la participation active de ses membres aux événements internationaux importants. Donc, quand on dit sur l’arène internationale « la population du Haut-Karabagh » cela ne signifiera plus seulement les Arméniens, mais aussi ses habitants azerbaïdjanais, afin que soit pris en considération cette dimension de la population azerbaïdjanaise du Karabagh. Egalement, nous voulons promouvoir la participation de la communauté azerbaïdjanaise à un certain stade des négociations en qualité de parties intéressées. En outre, les représentants des organisations qui viennent en Azerbaïdjan et qui s’intéressent à ce problème, par exemple, comme les membres du groupe de Minsk de l’OSCE, doivent pouvoir communiquer étroitement avec la communauté azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh et s’enquérir de leur position. Car c’est une population azerbaïdjanaise qui a connu beaucoup de souffrances dans ce conflit du Haut-Karabagh.
Notre objectif suivant est de participer activement à réfuter les mensonges et les calomnies que la machine de communication arménienne diffuse avec toute forces et de transmettre à la communauté internationale les réalités azerbaïdjanaises. A cet égard, nous avons établi des contacts avec un certain nombre d’auteurs étrangers et entamé la mise en oeuvre de projets spécifiques.
L’autre domaine d’activité est d’encourager tous les efforts accomplis pour que le conflit arméno–azerbaïdjanais du Haut-Karabagh n’apparaisse pas comme « un conflit gelé ». Car le temps et l’expérience internationale révèlent que tous les conflits militaro-politiques présentés comme «les conflits gelés » sont placés loin des yeux et de l’attention de la communauté internationale, et que l’attitude envers de tels conflits change progressivement, les négociations perdent leur urgence, et enfin, les efforts pour le règlement de tels conflits restent suspendus indéfiniment. Cela n’est pas souhaitable. A cet égard, nos experts analysent sérieusement tous les conflits ethno- territoriaux similaires en Europe. Aujourd’hui, bien qu’on observe une situation pacifique en Europe, les conflits ethno-territoriaux auront été au fil des années un des traits distinctifs de cette région. L’un des objectifs des études menées en ce sens est de détruire le mythe politique forgé par Erevan sur « l’impossibilité de la cohabitation des Azerbaïdjanais avec les Arméniens ».
-Pendant ces années, bien sûr, la machine bien huilée de la communication politique arménienne ne s’est jamais arrêtée et a eu recours à un large éventail d’outils de communication pour gonfler leurs prétentions relatives au soi-disant « génocide arménien », aux fins de maitriser le territoire du Haut-Karabagh. SAM s’affronte-t-il à de tels problèmes ? Que fait-il pour surmonter ces obstacles ?
-Tout d’abord, quand nous parlons de la guerre de l’information, nous devons prêter attention au point de départ du conflit, c’est –à-dire tourner notre regard à la fin des années 80. Revenus à cette année-là, si nous comparons les possibilités des Azerbaïdjanais et des Arméniens de former l’opinion publique dans le monde, nous pouvons constater qu’à cette époque-là les Arméniens disposaient d’un très solide potentiel. D’une part, le facteur diasporique arménien, qui a été constitué au fil des siècles, était puissant, et d’autre part, les Arméniens étaient le seul peuple de l’URSS qui s’était doté de conditions favorables pour maintenir des contacts directs avec sa diaspora. Le point de départ officiel de la guerre d’informations concernant le «conflit du Haut-Karabagh » était symbolique. Le signal de départ de l’opération a été l’entretien accordé au journal français « L’Humanité » par A. Agambekyan, un académicien arménien.
Ceux-ci, et d’autres facteurs, ont eu au début une impact sérieux sur la formation de l’opinion publique par rapport à ce conflit. De surcroît, les processus en cours dans les années 1990 ont conduit à ce que l’attention en Azerbaïdjan a été axée en priorité sur le règlement des problèmes internes. La conséquence de ces deux facteurs ont débouché sur le fait qu’il y avait une lacune sérieuse dans le domaine de la formation d’un regard simplement objectif sur les réalités azerbaïdjanaises. Toutefois, l’arrivée du dirigeant historique Heydar Aliyev au pouvoir a radicalement changé la situation et l’Azerbaïdjan a réussi à ré-orienter l’attention internationale vers lui-même. Au fil des années, la situation politique interne en Azerbaïdjan s’est stabilisée, une politique étrangère plus constructive a été engagée. Le pays est entré dans une phase de développement économique, le potentiel de la défense militairea été renforcé, les projets économique d’un très sgrande importance aux niveaux régional et international ont été mis en oeuvre, etc.. Cette politique se poursuit à ce jour avec de bons résultats. Je tiens à souligner que la stratégie de la politique étrangère du Président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev, son activité politique sont encourageantes pour résoudre le conflit, et sa diplomatie d’attaque repose sur la puissance de l’Etat azerbaïdjanais et sur son développement économique.
-Les coprésidents du Groupe de Minsk, créé par l’OSCE, ont entamé leur nouvelle visite en Azerbaïdjan? Comment est-ce que vous évaluez leur oeuvre pour un règlement du conflit du Haut-Karabagh?
-Bien sûr, le format des visites et des négociations est clair. Les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE sont des états puissants dans ce monde. Ils sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU et ont voté les quatre résolutions sur le conflit du Haut-Karabagh. Mais, aujourd’hui, une idée objective et commune pour le règlement du conflit arméno – azerbaïdjanais du Haut-Karabagh n’a pas encore été proposée. La question est celle-ci : N’est-il pas possible, outre ces trois pays, d’impliquer d’autres pays dans le règlement du conflit et, ainsi, accroître l’efficacité des négociations?
Comme l’a souligné le chef de l’Etat Ilham Aliyev, l’Azerbaïdjan demande la simple mise en oeuvre du droit international pour résoudre ce conflit. Nous soulignons constament que si le droit international est violé lorsqu’advient un conflit, la même situation peut arriver pour d’autres problèmes similaires. Au cours des dix dernières années, l’analyse des conflits survenus en Europe et dans le monde montre que selon leurs intérêts corporatifs les pays coprésidents, en diffréents lieux, adoptent différentes attitudes avec les principes du droit international. Cela signifie d’abord une crise du droit international. Si les trois Etats ont reconnnu l’occupation des territoires azerbaïdjanais et s’ils ont approuvé que le pays envahisseur est la République d’Arménie, alors les sanctions qui s’imposent doivent être appliquées contre ce pays, c’est ce que veut l’Azerbaïdjan. Mais, malheureusement, nous ne le voyons pas. L’Azerbaïdjan n’a aucune prétention territoriale de quelque nature contre l’Arménie. Toutefois, comme notre Président l’a déclaré, la construction du deuxième Etat arménien, formé sur le territoire de l’Azerbaïdjan, ne sera tolérée en aucune manière.
-2015 sera l’année du 110e anniversaire des actes génocidaires et de la politique d’épuration ethnique entrepris par les dirigeants communautaires arméniens contre les Azerbaïdjanais. Le site 1905.az est une partie intégrante du projet de l’AVCIYA à cet égard. Qu’est-ce que vous pouvez dire des projets du SAM à ce sujet?
– Nous apprécions beaucoup le projet de l’AVCIYA, tout comme son site 1905.az et nous jugeons qu’il est une grande contribution au travail commun. Bien sûr, nous sommes prêts à le soutenir. D’une manière générale, les événements tragiques qui ont eu lieu au début du XXe siècle doivent être étudiés et rappelés à l’attention du public. Le SAM a aussi renforcé ses activités en ce sens.
– Le SAM coopère-t-il avec des organisations du même types en Turquie pour contrecarrer les mensonges arméniens?
-Nous mettons en oeuvre des projets dans différents pays avec nos partenaires étrangers, et avec différents auteurs, afin d’exposer au grand jour les mensonges et les calomnies répandus par les activistes arméniens. Nous avons proposé un partenariat à des experts turcs. Ces projets peuvent être la publication de livres, l’organisation d’événements locaux, régionaux et internationaux. Nous sommes pour l’évaluation objective des faits de génocide et nous agissons en ce sens. Un de nos partenaires turcs, l’organisation AVIM publie une revue « Etudes arméniennes ». La dernière livraison de cette revue était consacrée à une affaire judiciaire en Suisse « l’affaire Perincek ». Mes articles, « Le soi-disant génocide arménien » et « l’Affaire Perincek » ont été publiés dans ce numéro. En Suisse, une loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien a été adoptée et a provoqué un grand débat politique et juridique. Mais le temps a montré que Dogu Perincek avait raison. Il a été acquitté par la Cour européenne des Droits de l’Homme.
Des événements sont prévus pour célébrer le 110e anniversaire des actes génocidaires commis contre les Azerbaïdjanais. Tout d’abord, nos diasporas dans les pays étrangers doivent être impliquées dans cette affaire et ils se sont impliqués. Nous devons promouvoir le génocide azerbaïdjanais assez rapidement, et correctement.
Aynur Huseynova
1905.az